des bonnes habitudes

Il y a eu des moments dans ma vie où je sentais, selon l’expression consacrée, que je me laissais aller. Souvent, j’ai remédié à cette impression en me fixant des objectifs, surtout sur le plan sportif. M’entraîner pour courir un demi-marathon, par exemple, m’a permis de restée motivée pendant plusieurs périodes de quelques mois à différents moments où j’en avais besoin.

Même cette année, j’ai repris cette formule qui m’avait si bien servie pour me motiver à participer à une course de 10km. Le simple fait d’avoir eu un objectif clair, avec une date fixe, m’a poussé à sortir courir plusieurs fois par semaine même quand l’envie n’y était pas. En plus d’atteindre mon objectif au terme du programme d’entrainement, j’ai ressenti les bénéfices pendant toute la durée du processus. Le fait de sortir de chez moi, l’horaire, l’opportunité de courir avec des amies ou avec P., le soleil, la satisfaction de l’effort accompli. Les bénéfices collatéraux étaient évidents.

Ces jours-ci, j’essaie de voir comment cette approche pourrait m’aider. Quel objectif me fixer pour me sentir mieux? Je sais que le fait de céder à mes envies quotidiennes (i.e. passer mes soirées et mes fins de semaines à faire des siestes et des marathons de Gilmore girls) ne constitue pas un effort très actif pour me sentir mieux. J’ai souvent l’impression d’entendre une voix me dire que je ne devrais pas me « laisser aller », et cette voix-là porte plus fort et plus loin que la petite voix qui rétorque que c’est correct de ne rien faire.

Et puis même les jours où je me convainc de ne pas sombrer dans l’apathie, de « remonter la pente », je ne vois rien en haut de la pente. Je me sens dépourvue de toute vision à long terme, en dehors de la perspective de mener cette grossesse à terme, une fin sur laquelle je n’ai pas énormément de contrôle. Je sais que je veux être plus en forme émotivement pour accueillir bébé-de-mai mais je ne sais pas où trouver le programme quotidien qui, jour après jour, me ferait gravir les obstacles pour y arriver.

Des idées ?

21 réflexions au sujet de « des bonnes habitudes »

  1. Ça dépend vraiment des goûts… Je peux te dire ce que j’ai fait enceinte, mais je ne sais pas si c’est trop ton genre! J’avais un cours de Pilates pour femmes enceintes et un cours de yoga pour femmes enceintes par semaine… Mais ces activités n’ont pas réellement besoin d’être destinées précisément aux femmes enceintes pour pouvoir être pratiquées pendant la grossesse (il faut avoir un/e prof qui peut te donner des positions de rechange pour certaines choses par contre). Mais si tu n’en as jamais fait (de l’un ou de l’autre), je te conseille fortement d’essayer (au moins) un cours avant de t’abonner à quoi que ce soit. La plupart du temps, le/la prof est vraiment un facteur déterminant pour l’appréciation du cours. Je n’ai pas vraiment d’autre idée parce que je suis présentement en train de me chercher une activité moi aussi (mais chuis pas enceinte)…

      • Oui j’avais déjà suivi des cours en individuel avec un intervenant formé à la méthode il y a plusieurs années. Après la fausse couche, je suivais à ce moment là des cours de yoga mais qui n’était pas en adéquation avec le traumatisme que je vivais et l’arrêt de la grossesse. J’ai pu reprendre pied en adaptant cette méthode avec le travail corporel que j’avais déjà effectué des années auparavant.

  2. Moi aussi j’aurais tendance à te conseiller le yoga. C’est fou comme ca fait du bien. Moi aussi je cours beaucoup et je recherchais une activité moins dure sur le corps (les genoux et le bas du dos surtout) et plus accessible en hiver. J’ai essayé plusieurs sortes jusqu’à maintenant (hatha yoga, power yoga, warm flow yoga, hot yoga, bikhram, etc.) il y en a pour tous les goûts. Ca permet de reposer le corps et l’esprit tout en le faisant travaillé. Je me sens plus zen, plus flexible, je dors mieux, bref, que du positif. C’est certain que c’est moins cardio que la course à pied alors il ne faut pas faire ca pour perdre du poids, mais bon, étant donné que tu es enceinte, je ne crois pas que ca soit ton objectif non plus.

  3. Bonjour,

    Je lis ton amour pour Paul depuis quelques semaines…je suis tombée ici par hasard et suis très touchée par ton histoire.
    J’aimerais simplement te dire que ton bébé-de-mai..et bien c’est un bébé-de-maintenant, il porte un lourd bagage malgré lui et je sais combien il peut-être difficile de s’impliquer sentimentalement dans une grossesse mais il est là…c’est lui au creux de toi, en haut de la pente, et il mérite d’être rêvé et attendu autant que Paul l’a été, non?

    • Désolée, mais c’est venu me chercher, ce message. Je n’ai aucun rapport dans l’histoire, et je ne répond pas pour l’auteure, elle sait très bien le faire elle-même. Dans le billet en question, elle l’a dit « Je sais que je veux être plus en forme émotivement pour accueillir bébé-de-mai ». Elle le sait déjà. Ça sert à quoi, donc, de lui remettre dans la face? Ce billet dit justement qu’elle veut se trouver un objectif, pour justement se sentir mieux, pour justement s’occuper de son bébé-de-mai. Je ne vois pas en quoi vos questionnements apportent quoi que soit d’autre que de la culpabilisation. Faudrait vous expliquer, peut-être, un peu. L’intro est mince. Très mince.

    • Je suis également l’histoire de petit Paul depuis quelques temps, j’aime l’honnêté des posts de sa maman, je n’ai pas le temps de m’étendre mais je tenais à dire que je trouve ta dernière phrase assez violente Alexandra, ce n’est peut être pas fait exprès mais j’ai du mal à comprendre comment on peut dire ça à quelqu’un. (un bisou breton pour petit Paul)

  4. Comme d’habitude les commentaires sont interprétés dans le sens le plus moche des mots…c’est étrange et dommage qu’on prête au gens toujours des mauvaises intentions.
    Puisqu’il « faut » se justifier je dirai juste que JAMAIS je ne me permettrais de juger l’intimité d’une personne et encore moins sur un sujet si sensible!
    Je suis moi-même enceinte, pour la deuxième fois avec un vécu difficile et j’ai mis 4 mois à « m’investir’ dans cette grossesse, j’ai « plané » dès le premier instant lorsque j’ai appris ma 1ere grossesse et cette fois-ci j’ai eu beaucoup de mal, j’ai fait appel à l’aide de quelqu’un et je me suis rendue compte de ce que je dis plus haut, ce bébé je l’ai choisi et même si je devais le perdre je me suis rendue compte que son histoire a déjà commencé….je la veux jolie et je veux lui trouver une place à ce bébé mnt.
    Je ne suis pas sure que le yoga était la réponse attendue…peut-être que la mienne ne l’était pas non plus mais elle se voulait un peu plus profonde…parfois on a besoin d’un petit déclic pour se rendre compte que malgré les choses horribles de la vie, il y a du bonheur autour de nous mais laissons l’auteur du blog le soin d’en juger…je pense qu’elle a la plume et le verbe assez facile que pour répondre (ou pas) toute seule comme une grande!

    • Voilà, c’est beaucoup mieux. Pour un sujet aussi sensible que le deuil d’un enfant, je trouvais que votre commentaire manquait de contexte et ressemblait beaucoup à de la culpabilisation. Merci d’avoir pris le temps de préciser votre pensée.

    • Alexandra,
      Je te remercie d’avoir pris le temps de commenter, et d’expliquer ton commentaire plus longuement. Je dois dire que j’ai trouvé difficile de lire ton premier commentaire. Quand j’en ai parlé à mon copain hier, je lui ai dit que j’avais eu l’impression de me faire accuser d’aimer plus Paul que bébé-lentille. Il m’a demandé « elle a vraiment écrit ça? » Et j’ai répondu « non, mais c’est ce que moi j’ai lu. » Je suis sure que ce n’est pas ce que tu souhaitais lancer comme message mais comme c’est quelque chose qui m’inquiète, c’est un peu ce que j’ai reçu.

      Ton commentaire m’a fait réfléchir et repenser à la façon dont s’est déroulée ma grossesse pour Paul. Et je peux (me) dire sincèrement que mon attachement s’est beaucoup plus formé dans les heures suivant sa naissance que dans les mois qui l’ont précédé. Contrairement à toi (et à bien d’autres), je n’ai pas plané pendant ma grossesse. J’ai trouvé ça long et difficile, même si j’étais très heureuse d’attendre un bébé. À la limite, je vis mieux dans cette nouvelle grossesse que la précédente… Ceci dit, je ne suis pas encore autant attachée à bébé-lentille parce que je n’en suis pas là dans ma grossesse, et dans le processus qui mènera, je l’espère, à sa grande arrivée au printemps.

      J’espère que ta grossesse continue tout en douceur…

      • Merci de m’avoir répondu et pour le joli souhait. J’avoue que je m’inquiétais de la façon dont tu avais pu percevoir mon commentaire qui se voulait en réalité très proche de ce dont traite ton dernier post…prendre un moment et savourer le présent, et j’avoue que je pensais à une préparation plus concrète (bien que j’ignore ce que tu fais déjà) comme objectif à court terme pour t’aider à attendre l’arrivée du printemps, à ne pas se laisser aller… tout simplement s’autoriser à profiter de ce bonheur en création…
        Ce qui m’a ramenée du passé:
        – (je l’avais fait très naturellement pour bb1 et a au début été un exercice cette fois), parler à mon bébé;
        -prendre le temps, matin et/ou soir de le sentir;
        -oser (le) rêver (dans mon esprit il était impossible d’imaginer avoir « un autre » bébé que j’aimerais autant que le premier…je ne trouve pas ça honteux, ni culpabilisant, il me semble que c’est très naturel comme sentiment…

        A mon tour je te souhaite de la douceur et de la sérénité pour l’avenir, fais-toi confiance 😉

  5. Hi Typhaine. It is a difficult question because it should be somewhat temporary, if everything goes well with this new baby. I had coffee with a friend recently, who was very concerned about my recent struggles with anxiety and headache brought on by my grief. She lost a son several years ago to a household accident and can understand in a way that only the bereaved parent can. She insisted that I define a new obsession for myself…., could be cooking, could be volunteering, could be anything. At first, I was perhaps annoyed that she was hoping I could simply distract myself with something other than Zachary and my grief, but the more we talked and the more I thought about it, the more it felt right to me. There is something about distraction WITH a purpose, you know? I understand that TV-watching isn’t doing it for you:). I don’t know. I am not certain what my obsession will be.

    One really random thought is to plan something to look forward to – maybe a visit with a friend who doesn’t live nearby, and meet in a location where some planning and forethought is required to ensure you enjoy your time together. I realize that only helps for a defined period of time.

    I wish I had better ideas or advice. Thinking of you and Paul.

    • I just want to say that I love your answer! I keep telling myself that I need « something to look forward to »… Sometimes, it’s REALLY helpful! Just something, anything to look forward to (and preferably something I have some sort of control over, like seeing friends, taking a course, going outside, anything, really)… I just find it so reassuring to see that I’m not the only one who says that (something to look forward to). 🙂 Thanks for sharing!

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