Mon petit marcassin,Ton petit frère grandit. Sans arrêt. Sans toi.
Il me rend heureuse et m’épate et m’émeut. Mais sa présence, sa peau, ses pleurs et ses petits grognements, son abandon quand il est rassasié, tout ce qu’il fait, tout ce qu’il est me rappelle sans cesse que tu n’es plus.
Déjà, il est plus vieux que tu ne le seras jamais. Ces courtes semaines ont passé si vite, soulignant plus profondément chaque jour la breveté de ton passage près de nous. Déjà, Aimé est plus grand et plus lourd que tu ne l’as été, me rappelant douloureusement a quel point tu étais petit. Si petit sur le grand lit d’hôpital. Trop petit pour mourir.
Nous passons la fin de semaine au chalet avec Aimé, comme nous l’avions fait avec toi. Même si les saisons ne sont plus les mêmes, les lieux, les odeurs, le goût de la fondue chinoise, le canapé trop mou rendent l’expérience tellement similaire à celle que nous avions connu avec toi.
Ton père si enthousiaste à montrer la nature à Aimé, ton grand-père qui le berce avec patience et savoir-faire, la petite voisine de 18 mois qui marche en manquant encore un petit peu d’assurance, tout conspire a mettre en relief ton absence. Tu aurais dû être là et découvrir la forêt, si verte à ce moment de l’année. Tu aurais dû marcher le long du chemin, et te faire bercer pour t’endormir. Tu te serais baigné cette année. Tu aurais partagé notre repas.
Ensemble nous aurions été une famille entière. Comme je suppose que le sont les voisins, avec les deux enfants qui trottent à leurs côtés. Nous projetons probablement la même image. Une nouvelle famille, avec un nouveau bébé. Ton absence, invisible. Malgré l’immense bonheur que m’amène chaque jour ton petit frère, tu me manques toujours autant. Tu manques a notre famille, à nos familles.
Je ne m’habitue pas à ton absence. Cruelle, elle se laisse oublier quelques instants pour mieux s’abattre à nouveau sur moi quand je baisse la garde.
Tu me manques tant mon petit. Mon bébé.
Je t’aime, Paul. Je t’aime tous les jours. Je t’aime pour toujours.
It’s amazing what an absent, invisible (dead) family member is capable of drawing out in us. Not that it should matter, but my mind sees you as a family of four. Paul taking up every bit of space and heart/mind-share as his brother. If only he could exist in the present, again.
It does matter. Every time someone acknowledges the presence of Paul as a family member in his own right, it matters to me.
« Je t’aime, Paul. Je t’aime tous les jours. Je t’aime pour toujours. » Like Gretchen said, it’s amazing how much love remains, always will remain. I have been very quiet on blogs of late, but I have read along, and I was so pleased to hear of Aimé’s safe arrival, and I have thought of your family and how it feels to love someone so much whose presence is a regular reminder of another’s absence, also loved so much. Such a complicated, beautiful, aching place to be. I remember so well the confusion after M was born, and though it has changed and is less intense, it is still there, because she is still gone. Sending love to you all.
Thank you so much.
Many thoughts to your family as well.