Un statut facebook en néerlandais.
Vestige d’un échange scolaire que j’ai fait il y a plus de dix ans, au temps où je jouais du saxophone dans l’harmonie de l’école, et où j’avais participé à un échange musical. Ma twin était grande et belle. Elle était toujours bien coiffée. Elle jouait du piano. J’avais envers elle un petit complexe d’infériorité pas assumé. Heureusement qu’elle a séjourné chez moi avant que j’aille chez elle et que je découvre les formidables lunchs concoctés et savamment empaquetés chaque matin par sa mère, sinon j’aurais aussi eu un complexe par rapport à l’accueil qu’on lui avait réservé à Québec.
On s’était bien entendues mais on a pas beaucoup gardé contact en dehors de cette vague connexion par le biais de facebook.
Je clique machinalement sur le petit bouton « traduire ».
J’apprends, sans introduction, qu’elle a une fille d’un an, et une de deux ans et demi.
Ça me rentre dedans.
Comme chaque fois que je suis confrontée au fait que d’autres familles voient grandir des enfants qui ont l’âge de Paul. Comme chaque fois que j’entrevois, pendant un moment furtif, la vie que j’aurais dû avoir — la vie que Paul aurait dû avoir.
Barataria preserve, Louisiana.