Comment faire face à l’indifférence? Au fait que personne ne semble reconnaître l’existence de mon enfant?

Si Paul avait été là, cette fin de semaine passée en compagnie de dizaines de gens que je ne connais qu’un petit peu aurait été ponctuée par les questions, les sourires, les photos… Je le sais parce qu’avant de partir en congé de maternité, j’avais reçu de ces mêmes personnes des conseils, des encouragements, des souhaits de bonheur et des témoignages de leur expérience de parents.

Si Paul était là, cette conversation se poursuivrait. Mon intronisation au club des parents se poursuivrait. Je me fout du club mais ça m’arrache l’intérieur de ne pas pouvoir parler de Paul. De ne pas pouvoir glisser son nom dans les conversations.

Dès que je pense à tout ce que j’aurais dû pouvoir raconter sur Paul, mon sentiment de solitude gonfle, me prend la gorge.

Je sais que leur silence est plein de bonnes intentions, de volonté de ne pas faire de faux-pas. Mais à tout prendre, je préfère encore les gaffes au silence, l’inconfort des dialogues imparfaits à la solitude de mon monologue intérieur.