son

Pendant les jours qui ont suivis la mort de Paul, son absence me semblait complètement irréelle. Nous venions de passer quatre semaines ensemble, quatre semaines où, comme j’essayais d’expliquer hier, c’est sa présence qui était un peu éthérée, pas complètement fixée dans la réalité. Dans ma réalité.

Certains jours, l’absence de Paul est difficile à réaliser, à réellement saisir. Dans la maison, les photos de lui sont bien visibles. Dans notre chambre, son urne l’est aussi. Dans mon corps, sur mon corps, les traces de son passage sont claires.

Et pourtant, par moments, je n’arrive pas à réellement capter ce qui s’est passé, ce qui continue d’arriver. Soudain, la photo d’un autre petit de quelques mois m’écrase, rend le moindre mouvement difficile. Une vidéo banale et mal tournée d’un bébé de quelques mois qui rit parce que son père lui murmure des petits riens à l’oreille me prend à la gorge, me fait réaliser, l’espace d’un instant, tout ce qu’on a perdu. Tout ce qu’on perd chaque jour.

Je prends la mesure, pour un moment, de l’ampleur du vide.
Un vide énorme qui me semble prendre toute la place dans mon coeur, dans ma cage thoracique.

Un vide qui m’écrase.
Un vide qui résonne.
paulpaulpaulpaulpaulpaulpaulpaulpaulpaulpaul

Il y a des jours où la vie suit son cours, où je me sens fonctionnelle. J’arrive à oublier les journées où sortir de mon lit est un effort impossible, où tout me fait pleurer, où j’ai l’impression de m’effondrer.

Puis, une journée comme ça revient. L’absence est tout sauf élusive. Elle prend toute la place, s’abat sur moi comme une claque sur la gueule.

J’essaie de me dire que demain ça ira mieux, comme dans la chanson.
J’essaie de faire la paix avec toute cette tristesse.
J’essaie de me rappeler que les vagues ont des creux. Mais pas seulement.
J’essaie de voir la beauté imprévue dans la photo d’une clôture torontoise.

cloture_toronto

my son…

3 réflexions au sujet de « son »

  1. The loss is unreal. Truly. Poof. They are gone. Has this actually happened?

    Your description of the giggle of a 3-4 month old, provoked by whispers of a father, takes my breath too. It’s all these little missing pleasures, their everyday-ness, each of them individually. To see or think about them in totality, to see the accumulation of what we’ve lost with our boys, is too much to bear. And yet, just a single one of them can bring us to our knees.

    Sometimes, hyper-aware of my heavy grief, I think about my breathing…, with each in and out my body saying: Zachary. Your vacuum description of Paul’s name resonating in you, struck me as familiar.

  2. I remember the words mybabydiedmybabydiedmybabydied on constant repeat…complete shock and saying it over and over to myself, compulsively, unthinkingly, still didn’t make it seem possible, real. I can picture you with Paul one day and without him the next and my heart aches for you, for Paul, for Paul’s dad.

  3. Thank you both.
    It feels just slightly better to know that his name resonating in me also echoes in your experiences of grief. I am so sorry you understand this feeling of not knowing what happened or why. Yet it makes me feel not as lonely…

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