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En lisant le texte d’une maman sur le silence de son bébé qui n’est plus, je me rends compte que je ne m’aperçois plus du silence. Pire, je ne me souviens plus des sons de Paul.
Pendant ses quatre semaines avec nous, il a passé beaucoup de temps à dormir et à téter. Il a pleuré aussi, certainement, mais mes souvenirs auditifs sont pour ainsi dire absents.
J’ai oublié les pleurs de Paul à la naissance parce que je naviguais entre conscience et demi-sommeil drogué.
J’ai oublié ses pleurs au creux de la nuit, peut-être par souci de me souvenir plutôt de ce silence partagé. Paul dans mes bras, s’abreuvant de moi.
J ‘ai oublié les petits bruits de Paul, quand tout allait bien. Faisait-il des bruits? J’ai beau racler le fond de ma mémoire, je n’arrive pas à déterrer un seul son.
Je me souviens du visage surpris de Paul quand on le plongeait doucement dans l’eau du bain. Mais y avait-il un son pour accompagner ces expressions?
Je me souviens du visage de Paul qui rougissait soudain juste avant les pleurs, mais j’ai oublié les sons qui suivaient.
Je me souviens de P. qui essaie de le consoler en le prenant contre lui et en marchant à travers la maison, mais j’ai oublié le son de Paul qui pleure.
Je me rappelle seulement de l’écouter respirer quand il s’endormait près de nous. Je me rappelle avoir rapproché mon oreille de son visage pour m’assurer que tout allait bien. Je me rappelle avoir entendu sa respiration encombrée et avoir fièrement sorti le mouche-bébé. Pas de rhume, simplement un peu de lait qui s’était retrouvé dans son nez. Mais, même là, je me rappelle plus de la situation, de mes sensations, que des sons.
Pourtant, je me rappelle des sons incontrôlables qui sortaient de ma gorge, à l’hôpital, quand j’ai commencé à comprendre la gravité de l’état de santé de Paul. Je me rappelle du bruit des machines, qui avaient remplacé les bruits d’un bébé en santé, je me souviens de l’odeur, aussi. J’ai l’impression de la sentir encore. Désinfectant, tristesse, peur.
Je me souviens avec précision la sensation de me réveiller au milieu de la nuit avec les seins engorgés et douloureux mais sans bébé affamé. Je me rappelle du silence de ces nuits-là, solitaires, déchirantes.
Mais je ne m’aperçois pas du silence dans la maison de Paul parce que j’ai oublié ses sons, ses bruits, ses pleurs, ses gazouillements.
Reading the words of a mom on the silence left by her baby who is not with her anymore, I realize that I do not notice the silence in my own home. Worse, I can not remember the sounds of Paul.
During his four weeks with us, he spent a lot of time sleeping and feeding. He cried too, certainly, but my auditory memories are virtually nonexistent.
I forgot Paul’s cry at birth because I was sailing between consciousness and a drugged half-sleep.
I forgot his cries in the pit of the night, perhaps for the sake of remembering our shared silence, instead. Paul in my arms, drinking from me.
I forgot the little sounds of Paul, when all was well. Was he making any noise? I’m scraping my memory but I can not dig up a single sound.
I remember Paul’s surprised face when we gently dipped him into the bath water. But was there sound to accompany these expressions?
I remember the face of Paul blushing suddenly just before the tears, but I forgot the sounds that followed.
I remember P. trying to console him. Holding him tight and walking through the house, but I forgot the sound of Paul crying.
I remember listening to him breathing as he fell asleep besides us. I remember bringing my ear close to his face to make sure all was well with him. I remember hearing his congested breathing, one night and proudly taking care of it with my brand-new nasal aspirator. He didn’t have a cold, just a little milk that was stuck in his nose. But even that memory is more about the situation than the actual sound.
Yet, I remember uncontrollable sounds coming out of my throat, in the hospital, when I began to understand the seriousness of Paul’s health situation. I remember the beeping noise of the machines, replacing the sounds of a healthy baby. I remember the smell, too. I can almost taste it, still. Disinfectant, sadness, fear.
I remember exactly the feeling of waking up in the middle of the night with engorged and sore breasts but no baby crying. I remember the silence of those nights, lonely, heartbreaking.
But I do not notice the silence in my own home, in Paul’s home, because I forgot his sounds, his noises, him crying, cooing.
C’est très triste le silence. Mais même ma fille vivante sje ne me souviens pas de ses bruits de bébés. .. je dois regarder des vidéos pour me les rappeler.
oh… tu me fais me sentir moins mal.
J’ai quelques mini-vidéos de Paul prises avec mon téléphone mais ce n’était pas vraiment un réflexe pour moi. Je regrette de ne pas en avoir plus…
pour le premier mois de ma fille je dois avoir 3ou 4 petits 30 secondes semi flou, pris avec mon Cell. Tu ne pouvais pas savoir que tu allais perdre ton beau Paul. Tu pensais avoir la vie devant toi pour le découvrir. Tu es une maman parfaite, mais terriblement mal chanceuse. 😦
I remember exactly the feeling of waking up in the middle of the night with engorged and sore breasts but no baby crying. I remember the silence of those nights, lonely, heartbreaking
It breaks my heart to hear that part because I have similar memories. Zachary went quiet too, on Day 9 of his life, when they medically paralyzed him. The sounds that dominates in my mind (now) is the sound of the oscillating ventilator that kept him alive from that point and on. Pumping for him in the crisis. But, I know he made so many lovely, normal noises/cries before he became ill…, it’s just that I can’t hear them as loudly as the terror-filled noises. Maybe someday the beautiful sounds will come back to us, will overpower the awful ones?
I hope you are right, that eventually the beautifl sounds overpower the awful ones… I have a few short videos i listen to to try and remember but Paul was so quiet. It is probably normal as he spent most of his time sleeping and eating but i so wish i had a clearer memory of it all.
I hate that you know exactly the horrible ventilator sound, that it is associated with Zachary as well…
I’m so sorry that your memories of Paul’s baby noises have faded. You are still doing an amazing job of keeping his memory alive, and are an amazing mother to your precious son.
thank you, Kristina.
Typhaine, je suis très triste pour toi et P. Tes écrits me touchent beaucoup et me rappellent sans cesse que mes 3 enfants sont des bénédictions (après de longues années d’attente et plusieurs fausses couches). Mais malgré 3 enfants, je dois t’avouer que leurs pleurs et leurs petits sons mignons ne sont plus dans ma mémoire. Par contre, leurs odeurs, oui! L’odorat est le plus instinctif de nos 5 sens, donc le plus proche de la « mémoire du coeur ». Te rappeler l’odeur de ton petit Paul sera peut-être plus facile que te rappeler ses sons… Je te souhaite beaucoup de réconfort dans ces souvenirs. Bonne recherche et bon courage!