dans mes oreilles

C’est un peu un running gag. À peu près chaque fois que je mentionne un fait un peu inusité pendant une conversation, je précise « j’ai entendu ça dans un podcast ». À vrai dire, depuis que j’ai découvert les podcasts, j’écoute beaucoup moins de musique. J’apprécie trop l’impression de me faire raconter une histoire pour m’endormir, ou aller faire l’épicerie, ou en chemin vers l’université. J’ai même pratiquement arrêté d’utiliser la liste de musique que j’avais construite spécifiquement pour me motiver pendant mes sorties de course, préférant maintenant jogger au rythme des récits d’une diversité de personnes et de communautés.

Dimanche, c’est l’histoire de Juniper, une petite fille née à 23 semaines et 6 jours de grossesse, qui a accompagné mes pas sur l’asphalte parsemée de sable et de sel et de neige noircie.

J’avais écouté cet épisode une première fois il y a plusieurs mois et j’étais curieuse d’entendre la mise à jour promise à la fin de l’heure.

En suivant le récit des premiers mois de Juniper, impossible de ne pas être soulagée pour les parents de ce bébé tant désiré et qui aura passé tant de temps suspendue entre une mort trop probable et une vie incertaine. Impossible de ne pas sourire en entendant la voix de cette enfant qui a contredit tous les pronostics.

En même temps, la voix de ses parents dans mes écouteurs qui s’émerveillent de la tournure inespérée de la vie de leur fille minuscule — she kept not dying — qui la qualifient de combattante* d’un ton encore surpris, me replonge, moi, dans la surprise inverse : comment est-ce possible que mon bébé, né à terme, dodu et vorace, en pleine santé, comment est-ce possible que lui soit mort? Pourquoi lui? Pourquoi nous?

Pourquoi?

Je me demande si les parents de ces bébés qui défient les statistiques, qui survivent et s’épanouissent, se réveillent parfois la nuit en se demandant, eux aussi, pourquoi nous? pourquoi notre bébé?

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* leurs propos sont plus nuancés que je le laisse peut-être entendre. Je vous recommande d’écouter l’épisode, ou de regarder la courte vidéo produite au moment de la diffusion originale de cet épisode.

2 réflexions au sujet de « dans mes oreilles »

  1. Indeed. I think about it all the time as it relates to Zachary, and how his perfectly good prognosis unfolded so exactly against the odds. I wonder how (and why) so many have « beat the odds ». It’s strange because although I don’t believe I’ll ever have an answer, my psyche continues to ask the questions. It leads me to despair and anger if and when the more fortunate claim things like « the power of prayer » or « God’s plan », as reason. If they are rather simply thankful, I can sigh and usually think to myself « it must be nice ».

    • The odds… maybe pertinent on a large scale, but so frustrating and painful on an individual level.
      I thought about you and Zachary when listening to this story. I hope eventually these questions are not as loud and painful for you as they are now.

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