mes mots emmêlés
fils débobinés que je peine à ordonner
quitter mon cours de judo chamboulée
avoir de la difficulté à trouver les mots
accepter ceux des autres
ceux qui ne disent pas ma vérité mais leur malaise
sourire
répondre
Il a onze mois. Il s’appelle Aimé.
sourire
sourire
même quand on ignore ce que j’ai dit
J’ai deux enfants.
sourire
même en regrettant que ta vie soit effacée
qu’elle ne déclenche pas, elle aussi
les questions
les réponses
les sourires
je pars secouée
moins par l’incapacité des gens à recevoir l’existence d’un bébé décédé, à l’accueillir
que par mon incapacité à leur en vouloir
que par mes mots trop doux
je n’ai pas l’énergie
de rester fâchée
de faire la leçon
de faire la gueule
mais Paul
même quand je souris
au lieu de pleurer
au lieu de hurler
ma tête est pleine de toi
des fils de ton souvenir
mes fils
mon fils
Gorgeous and honest. And dreadfully painful and exhausting.
I know. I really can relate so well. It continues to happen, no matter the number of years. It is amazing we can stay vulnerable enough to feel the discomfort, the overlooking – the wounds they reinjure – so deeply.
Paul is so obviously loved and missed.