mon petit Paul,
Le temps passe si vite. Trop vite, presque.
Ton frère complète sa première année. Il marche, il grandit, il apprend. Il est beau et plein d’humour. J’aimerais tellement vous voir ensemble.
Toi, tu aurais presque deux ans et demi. Quand je vois les enfants de ton âge, et même ceux qui ont quelques mois de moins, je n’en reviens pas de les voir si grands. Je ne réalise pas, je m’émerveille et je m’émeus.
Je voudrais tant que tu sois là. Je voudrais aller te chercher à la garderie, te voir débarquer dans notre lit au petit matin, te regarder piquer des jouets à ton frère.
J’aurais aimé que tu sois là, assis à côté de lui, à partager la collation de tes cousins, pendant ce 5 à 7 improvisé la semaine dernière. En regardant les autres enfants qui quémandaient de la bouffe à cette heure critique d’une fin de journée enfin chaude, je t’ai imaginé. Tu aurais dû être là toi aussi. Tu aurais dû avoir des tocs collés sur ton pantalon, tu aurais dû avoir les mains noires de terre, tu aurais dû compléter le tableau. Tes cousins, ton frère. Toi. Ta place est là.
Ces jours-ci, je manque de temps — et d’inspiration aussi peut-être — pour écrire. Je te le dis, le temps passe trop vite.
Mais je pense à toi.
Je t’imagine, je t’entrevois.
Tu es toujours là, près de nous.
Faute de pouvoir te serrer contre moi, comme le poète galvaudé, j’écris ton nom…