quatre années

On est allé.e.s à une fête samedi dernier. L’invitation précisait que c’était la quatrième édition de ce rassemblement organisé par des ami.e.s dans leur maison de campagne.

Quatre ans. Quatre moments distincts, que cet évènement annuel me permet de revoir avec clarté, un peu comme les anneaux de croissance successifs d’un arbre.

AN 1 — je suis enceinte de 4 ou 5 mois, je socialise avec une fille que je ne connais pas mais qui boit aussi de la bière sans alcool. On se rend compte qu’on devrait accoucher à la même maison de naissance à moins d’un mois de différence.

Quelques semaines plus tard, je la retrouverai dans un cours de préparation à la naissance.

Au printemps suivant, je ne pourrai m’empêcher de les éviter, elle et son bébé, quand nous nous croiserons dans le quartier.

AN 2 — je fais un effort pour sortir. Le deuil est encore vif, je reprends tout juste pied. Je me porte volontaire comme conductrice désignée et je passe la soirée à tenter de camoufler que je ne bois pas. Je caresse l’espoir d’être de nouveau enceinte.

Une dizaine de jours plus tard, une petite ligne rose me submerge d’émotions contradictoires.

J’écris à ma lentille qui a à peine la taille d’une graine de pavot:
 je n’ai pas envie d’attendre pour te rêver, pour m’attacher à toi. J’ai envie de te dire bienvenue dans ma vie. J’ai envie de reconnaître ton existence, peu importe le futur qui t’attend.

AN 3 — la petite lentille a tellement poussé, et nous accompagne, bien installée dans son petit siège de voiture pour parcourir le chemin un peu tortueux. On l’emmène même dans la piscine avec nous.

Comme mon point de référence est Paul, j’ai l’impression qu’Aimé est immense, du haut de ses trois mois.

Je m’émerveille chaque jour qu’il soit encore avec nous.

AN 4 — sur la route, Aimé interagit, pointe du doigt. Il s’agite, voudrait qu’on le libère du carcan qui le maintient à son siège. Quand sa tante met un CD de comptines, il se détend. Mon bébé n’est plus tout à fait un bébé. Ça devient flagrant quand, à notre arrivée, on le compare avec un bébé de trois mois qui a accompagné ses parents à la fête.

Petit poisson dans l’eau, il se marre quand il reçoit de l’eau dans le visage pendant la baignade dans la piscine qui surplombe la campagne avoisinante.

Malgré le quotidien, l’émerveillement ne m’a pas quitté.

IMG_1237

Bon 15 mois, mon amour.
xx

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