Mon Paul,
Il y aurait tant à dire, tant à écrire. Le temps me manque, les attentes du quotidien et les événements imprévus m’emportent dans dans une vague qui se renouvelle constamment. Les brouillons de textes qui te sont destinés, ou qui explorent ce que c’est de vivre sans toi, de vivre en deuil, continuent de s’accumuler. Toutes les semaines, j’ai l’impression que mon agenda est sur le point de se dégager, que je vais réussir à me poser un moment, à déposer mes idées sur la feuille ou l’écran devant moi. Mais les semaines passent et je me sens souvent débordée.
Il y aurait tant à dire pourtant, tant à te raconter. J’aimerais que tu puisse entendre toutes les pensées qui te sont destinées, qui continuent de te porter. Les miennes, celles des autres. Celles qu’on me raconte parfois. À voix basse. Avec un sourire ou des larmes dans les yeux.
Je voudrais t’écrire plus. Comme si les mots partagés étaient plus susceptibles de te rejoindre que ceux que je garde pour moi. Comme si tu n’entendais pas quand je te dis tout bas à quel point j’aimerais savoir à quoi tu ressemblerais aujourd’hui, à presque trois ans.
Il y a plusieurs enfants de ton âge autour de nous. Beaux et belles comme un jour qui se lève, une voix qui s’affirme, des yeux qui découvrent le monde qui s’offre à eux, à elles. Je voudrais tellement que tu sois là aussi.
Tu me manques toujours autant.
Je t’aime, petit marcassin.
tu nous a manqué, dans ces sentiers que tu devrais découvrir avec nous…