Cette semaine, j’ai dû recompter dans ma tête.
2015 – un an. 2016 – deux ans. 2017 – trois ans. 2018 – quatre ans.
Ce nombre me semble immense. Je n’arrive pas à réconcilier le souvenir de Paul minuscule bébé avec cet anniversaire qui se rapproche, avec Paul qui aurait dû avoir quatre ans le 4 janvier prochain. Ça me semble incongru.
C’est tellement énorme comme décalage que je n’arrive pas vraiment à en prendre la mesure, ni à y réagir.
Je regarde Aimé grandir, j’observe sa façon d’être, ses intérêts, ses apprentissages.
Je lui rappelle tous les jours qu’il est mon bébé d’amour, mais ces mots doux cohabitent sans difficulté avec l’enfant qu’il est, en constante transformation. Sa personnalité se développe, son humeur oscille. Il m’émeut et il m’enrage. Il me décourage pour des riens qui se transforment en montagnes incompréhensibles mais sa sollicitude et son intelligence me renversent. Bref, il a deux ans et demi. Il grandit. Il n’est plus le bébé qu’il a été mais reste mon bébé. C’est simple et doux.
Je ne peux pas vivre ça avec Paul. Il demeure mon bébé tout en ne l’étant désespérément pas, en ne pouvant pas être mon enfant qui grandit non plus. Il est tout en moi, et rien en même temps. Il occupe si peu d’espace. Le contenu immobile d’une toute petite boite fanée. C’est compliqué et douloureux.
C’est compliqué et je ne sais pas encore comment vivre cette absence.
Cette semaine, elle prend de la place dans ma tête. Comme un vide qui s’engouffre en moi, malgré les joies, petites et grandes.
Merci de faire part de ces émotions si intimes. Je me reconnais dans ces lignes et cela fait du bien de se dire que quelqu’un ressent à peu près la même chose que moi.
C. aurait eu 2 ans en janvier prochain et le temps passe et nous éloigne de plus en plus des 2 seuls mois passés ensemble….
Plein de tendresse à toi et tes 2 petits garçons
Merci de ton message. Je suis heureuse et désolée tout à la fois si ces mots et ces émotions résonnent pour toi.
Mes pensées vont vers C.