Le jour 25. On s’est levés un matin normal. On a eu de la visite, on a continué de dire à qui nous le demandait que ça allait bien, que Paul allait bien, et qu’on dormait, relativement, bien. Ça allait tellement bien, en fait, que P. est allé faire quelques heures de travail en se disant qu’il pourrait les reprendre plus tard. On croyait, évidemment, qu’on aurait le temps, plus tard, pour profiter de Paul et passer des journées hivernales en famille.
Je suis partie à pied. Je me sentais en forme, j’étais motivée à sortir avec Paul malgré le froid intense de cette fin janvier. Tout était tellement normal. Jusqu’à ce que ce ne le soit plus.
Le jour 25 de la vie de Paul.
Un désastre. Une catastrophe.
Un de ces moments où la réalité semble se suspendre tellement ce qui arrive diffère dramatiquement de nos attentes, de l’ordre des choses. Un choc trop intense pour qu’on en saisisse les implications en temps réel.
Je ne sais pas à quoi m’attendre du jour 25 de la vie d’Aimé.
Vraisemblablement, statistiquement, rien de particulier n’arrivera aujourd’hui. Des boires à offrir et des couches à changer et des pleurs à consoler. Un bébé à admirer. Un bébé en santé. Le pédiatre nous l’a dit la semaine dernière. La sage-femme nous l’a répété ce matin.
Paul aussi était en pleine santé — un constat que même les investigations faites après son admission aux soins intensifs et après son décès n’ont pu infirmer. Alors j’ai de la misère à me sentir tout à fait rassurée par le bilan de santé d’Aimé. Un peu comme pendant la grossesse, quand j’avais l’impression que j’attendais un autre garçon mais que je me répétais que j’avais 50% de chances de me tromper. J’ai l’impression qu’Aimé va bien, et que tout va bien aller pour lui, mais j’ai aussi l’impression que j’ai 50% de chances de me tromper.
Aujourd’hui, je retiens mon souffle en espérant que la journée se passe sans événement imprévisible, sans mauvaise surprise. J’espère que la semaine sera aussi banale que possible, et que nous n’aurons pas à faire face à d’autres catastrophes que des couches qui débordent et des renvois qui mouillent nos vêtements.
Jour 25. Je ne peux qu’attendre et espérer.
Et penser à Paul, qui aurait tellement dû voir le jour 26. Et 27. Et le 527.
❤ pour vous (toi, P. et Paul)
Oh, et ❤ pour Aimé aussi! (Vraiment désolée pour l'oubli, il faut que je m'habitue…)
Je ne t’en tiens pas rigueur du tout — et je suis sure que lui non plus! xx
I want to believe that yesterday was as ordinary as possible for you and P and Aime. Not without emotional pain and anxiety I’m sure. My heart is with you, Typhaine, and with your two sons.
Thank you Gretchen. It was pretty uneventful, thankfully. I have been surprised with each passing day that Aimé is still with us… I suppose this feeling will subside eventually.
I hope it passed uneventfully. I remember the pregnancy milestones, hoping to get through this time. Hang in there, cuddle Aimé, and send loving thoughts to Paul.
It did, thank you. Now i just need to deal with the weird feeling that we are living on borrowed time..
Hugs. I was all panicky through 24 weeks, slightly less so through 28. It got better eventually. I hope it will for you, too.