mon Paul,
Hier on est allé.e.s à l’anniversaire des jumelles.
Je me rappelle leur avoir parlé de toi quand tu n’étais qu’une promesse… Elles avaient si hâte de te rencontrer. Je me rappelle leurs questions, chaque fois que je les voyais. « Est-ce que le bébé est encore dans ton ventre? » Je me rappelle avoir répété « quand ça sera Noël, le bébé va arriver ». (Je voulais croire que tu arriverais quelques jours d’avance!)
Parmi toutes les choses qui m’ont fait de la peine, parmi toutes les petites cruautés qui se sont additionnées à l’expérience dévastatrice de ta mort, expliquer ton départ précipité aux enfants qui nous entourent a compté parmi les plus amères. Ça me déchire de savoir que les parents de tes cousines et cousins, de ceux et celles qui auraient dû être tes ami.e.s, ont dû trouver les mots pour expliquer à leurs enfants que tu étais décédé. Ça m’écœure d’avoir eu à passer des mois à dire que « oui, il y a encore un bébé dans mon ventre » en espérant que cette fois, ils et elles auraient le temps de le rencontrer.
J’ai eu de la difficulté à y croire pendant que j’étais enceinte de ton frère. Et pendant ses premiers mois. Par moments, j’ai encore de la difficulté à y croire.
Mais il est là. Avec nous.
Je ressens une gratitude immense à le regarder vivre et apprendre chaque jour un petit peu plus.
Hier, pendant la fête, il y avait trois bébés plus jeunes que lui. Il avait presque l’air d’un grand. Lui qui devrait être le petit frère. Ton petit frère.
J’aurais tellement tellement aimé que tu sois là.
J’aimerais tellement que tu sois là.
Ta présence me manque.
Tu me manques toujours mon amour.
mille bisous,
ta maman