On marchait ce matin, avec ton père, ta tante et ton cousin.
Ton cousin qui est né juste trois mois avant toi.
Quelques semaines avant ta naissance — il devait avoir un mois ou deux — je l’ai adossé sur mon ventre rond. Tu as bougé, faisant sentir ta présence au creux de moi, et j’ai eu plaisir à croire que c’était parce que tu avais hâte de faire sa connaissance. Je vous ai imaginés, tous les deux, grandissant coude-à-coude. J’ai imaginé vos jeux, votre éventuelle complicité entre cousins (ou entre cousine et cousin!), vos conflits, vos cris, vos rires.
On marchait ce matin, et ton cousin s’est retourné vers nous.
Pendant un instant, furtif, tu étais là. J’ai entrevu ce qui aurait dû être. Tu aurais dû être là, toi aussi. Tu aurais dû courir avec lui le long du sentier, pressé d’aller vérifier si les framboisiers avaient des fruits à nous offrir.
Pendant cet instant, je n’ai pas d’effort à faire pour t’imaginer. Les cheveux noirs, ébouriffés. Tes vêtements mouillés par la pluie. Quelques piqures de moustique décorant ton cou. Ton odeur de plus-vraiment-un-bébé mélangée à celle de la citronnelle.
Je t’entrevois. Je t’envisage.
Mon cœur se serre.
L’instant passe.
Tu me manques mon petit marcassin.
Je suis toujours triste en vous lisant, mais je ne peux m empêcher. J aime que Paul continue à vivre en vous et à travers vos yeux. Il vit dans votre amour ce petit marcassin, il grandit dans votre tete, et chaque année vous lui souhaiterez son anniversaire. Comment aimer l’Absent ?
Comme vous le faites…
Merci beaucoup pour les bons mots, littlemaracuja.
L’absence tellement présente, omniprésente. S’imaginer au quotidien ce qu’il aurait dû être, faire….et comme tu dis, l’instant passe…la douleur reste. Bises au petit marcassin et à vous tous.