Tu pédales. Fort.
Même si tu sais qu’objectivement, les risques sont faibles, la peur t’habite alors que tu t’engages sur ce tronçon isolé de la piste cyclable. Tu prends de la vitesse pour te donner du courage. Malgré la pente, malgré tes cuisses qui commencent à brûler, tu pédales. Effrayée, le souffle court, tu pédales.
Tu n’as croisé personne depuis que tu es partie. Mais ce n’est pas la solitude qui te fait peur.
Une vie à te faire dire de faire-attention-de-pas-rentrer-seule-pas-dans-le-noir-pas-à-c’t’heure-là-c’est-dangereux, et la peur a fait son nid au creux de ta cage thoracique. Elle est chez elle maintenant.
Tu n’essaies même plus de la foutre à la porte.
Tu pédales.
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billet inspiré par le thème « effrayé.e » du projet MotsVembre