J’étais dans une espèce de fête foraine. Un de ces endroit dont les rêves sont construits — réalistes au moment où on les vit, mais inexplicables après le réveil. C’était la fête, l’été, mais la scène n’était pas complètement légère — les tableaux qui se succédaient comportaient aussi des éléments inquiétants. Une rumeur d’alerte à la bombe, je crois.
J’étais là, sans mon bébé. Je le savais absent, mais je n’étais pas inquiète.
À mes côtés, une cousine me demande comment je vais m’organiser pour le récupérer, pour aller le chercher. Je ne réponds pas. Je ne sais pas, mais j’ai confiance. Pour une raison ou une autre, pendant un long moment, je suis au comptoir d’un restaurant, à attendre qu’on réchauffe de la nourriture pour moi. Ce qui devrait prendre deux ou trois minutes se révèle interminable.
À mon retour auprès de mes cousines, l’une d’entre elles, A., arrive avec mon bébé et le dépose dans mes bras. Je suis tellement contente de le retrouver. Je le prends, je le cajole, je le serre contre moi. Mon nez se fait un chemin au creux de son cou et je m’imprègne de son odeur parfaite. Le moment est intense, comme peuvent l’être les moments avec un bébé. Je l’éloigne un peu de moi; créant un espace pour le regarder. Il est petit, son visage et sa tête aussi. Il a les traits fins, les cheveux noirs.
Je ne sais pas si c’est avant ou après m’être fait tirer du sommeil par Aimé, venu réclamer sa tétée du matin, que je réalise que le bébé de mon rêve, c’est Paul.
C’est, je crois, la première fois que je rêve à lui aussi distinctement. Pas à l’idée de Paul, ni à lui en petit garçon imaginé, mais à lui tel que je l’ai connu, à lui en bébé doux et calme.
Je n’ai pas l’habitude de noter mes rêves, mais cette fois-ci ça me semble essentiel d’écrire ce dont j’arrive à me rappeler, de graver ce souvenir évanescent. Allaitant Aimé, je m’enregistre pour ne pas oublier. Déjà, les mots se sauvent quand j’essaie de les ordonner en un récit cohérent.
Mais ce qui importe — ce qui m’importe — c’est ce moment partagé avec mon bébé, cette rencontre inespérée au petit matin.
Je t’aime, mon petit marcassin. xx
En espérant que ce soit un havre apaisant et une source de réconfort aussi petit soit-il. Douces pensées pour toi.
Que de douceur dans ce beau rêve ! Un moment d’intimité et de communion avec Paul. Et Aimé qui vient vous rejoindre tous les deux, avant ou après…. Merci de nous partager cette si belle expérience. Tu nous enrichis en le faisant.