emotional hangover

je m’échappe, hors du temps, pour quelques jours
à repousser un lendemain de veille
inévitable, invivable.

la réalité me rattrape
je t’ai perdu

pour toujours
mon petit
mon tout
moi

J’ai passé trois journées à prendre une pause de la réalité, à renouer des liens avant que trop de temps ne les délie. La distraction était la bienvenue. Mais je me rends bien compte du motif qui se dessine : chaque escapade, chaque moment de repos et de recul est suivi d’une gueule de bois émotive.

emotional hangover.

Je n’ai pas envie de me lever. Coincée entre la culpabilité mal placée d’avoir relaxé et le sentiment d’échec face à la difficulté de bouger, de faire quelque chose.

Paul_sommeilP. s’est attelé à écrire et à décrire la vie de Paul, un jour à la fois, avec les six mois de décalage qui nous séparent des journées de bonheur du mois de janvier. À mesure que les jours passent et que le 29 se rapproche, la fin s’approche aussi. La fin du bonheur, de l’insouciance, de la simplicité. Les dates passent, implacables. Il est trop tard pour profiter plus et mieux des dernières journées partagées avec Paul.

Bientôt, ce sera le 1er août. L’abime encore une fois, de l’autre côté de l’année.
Je ne sais pas trop ce que je veux en faire, encore moins ce que je saurai en faire…

Les mots me manquent pour sortir de ma torpeur, pour faire face, pour dire la vie au lieu de me laisser aveugler par l’absence. J’essaie de revivre un instant les émotions qui m’habitaient, il y a six mois, quand je pouvais encore regarder Paul dormir, m’imprégner de sa présence, me réjouir de son sommeil. Quand je pouvais rigoler doucement de son look de monsieur, dans sa chemise à carreaux, gracieuseté d’un bon ami de P. Quand les choses étaient simples et belles. Quand je n’avais pas besoin de vacances de la réalité.

mon petit marcassin,
tu me manques plus que tout. je t’aime.

3 réflexions au sujet de « emotional hangover »

  1. There is no escape, is there? Not *really*. I am just sitting virtually beside you, trying to hold on to the last scraps of normalcy and everyday joys of parenting that happened with Paul during this time, six months ago. I wish we could freeze frame that time for you.

    • No, I guess this is the new normal… Having days of being relatively ok (with a touch of guilt always in the mix) followed by days of being not ok at all… Followed by days of faking it’s ok because what else is there to do?

      But, as always, I am thankful not to be alone facing that… Thank you.

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