J’aime faire des bilans. Mettre par écrit ce que j’ai fait, ce que j’aurais souhaité faire, (m’)évaluer, établir des objectifs pour la suite. Je ne réalise pas toujours ces objectifs mais le processus me plait. Depuis des années, je trouve un peu de temps entre Noël et le jour de l’an pour revenir sur l’année qui se termine et réfléchir à celle qui s’amorce. Parfois, j’ai partagé ce rituel avec des amies, autour d’un feu de bois, ou encore dans cet espace, que j’occupe de moins en moins (ici ou ici, par exemple).
L’exercice me fait du bien, et pourtant, je n’ai pas su trouver le temps pour coucher mes idées sur papier avant de commencer cette nouvelle année. Depuis, j’ai l’impression d’être moins ancrée, de flotter sur le mois de janvier qui s’écoule à toute vitesse, et qui se confondra bientôt avec février et mars et avec le printemps et l’été.
Mais bien avant cela, le premier février arrivera et une nouvelle année sans Paul — la dixième — s’ouvrira.
Peut-être que c’est sur ce calendrier de deuil que je devrais marquer un moment de nouveau départ, l’illusion d’un point tournant dans le flot du temps. Je ne sais pas. Je sais que j’ai envie de m’accorder du temps avec Paul pendant ces quelques jours qui nous séparent de l’anniversaire de la fin de sa vie. Ce sera peut-être une forme de bilan, une orientation pour le futur. Ou des lettres à mon fils, comme celles que je lui écrivait il y a quelques années.
Une occasion de tracer une marque dans le courant.
