les nuits

Je sens le museau mouillé de Lula me pousser doucement sur la main. Je me réveille à moitié. Je lui dis de retourner dans son panier. Il pleut fort. Je n’entends pas d’orage mais apparemment, Lula capte des bruits de tonnerre au loin, qui me sont imperceptibles. Elle s’agite, se couche, se relève. Tourne et se retourne. Le cliquetis de ses griffes sur le plancher m’empêche de me rendormir. Je me lève pour aller chercher le vieux peignoir dont on se sert pour l’essuyer quand elle est mouillée. J’en recouvre Lula, lui fabricant une petite tanière. Elle s’apaise enfin.

Je retourne me coucher le cœur chaviré. Le temps d’un instant, j’ai senti la satisfaction d’avoir répondu à un besoin pressant, d’avoir accompli un devoir, d’avoir pris soin. Puis, dans ce demi sommeil, je réalise à quel point j’aurais voulu avoir à me réveiller pour mon bébé. Les nuits lourdes et ininterrompues ne sont plus gage de repos mais de désolation. Lire la suite