du temps et des liens

Je manque de temps. C’est tellement pas original. Ni pour moi, ni pour ma génération.

débordée

Et pourtant, c’est le sentiment qui domine en moi cet automne. Je me sens débordée et essoufflée. J’aurais envie de passer plus de temps avec Aimé et Malou tout en faisant des semaines de travail à peu près complète. Je voudrais aussi du temps pour moi : pour écrire, pour lire, pour faire du sport, pour aller marcher dehors, pour accrocher les cadres qui sont encore dans des boites depuis notre déménagement début juillet. Et je voudrais du temps pour Paul. Des vrais moments pour lui.

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écrire et courir

Je n’ai jamais passé autant de temps sans publier ici depuis la création de ce blogue. J’ai un onglet d’ouvert avec un article de commencé depuis plus d’un mois, mais force est de constater que je manque de temps pour écrire ici. Ce qui ne veut pas dire que je n’écris plus!

Au contraire, j’ai pas mal de pain sur la planche avec un projet d’écriture qui part de cet espace que je me suis créé il y a cinq ans. Quelque chose comme un retour dans les textes que j’ai écrits depuis de décès de Paul, des nouveaux textes sur ce qui s’est passé alors et ce que je vis maintenant… La forme que prendra éventuellement ce projet n’est pas encore claire, mais j’ai l’opportunité d’être accompagnée dans ce travail par une mentore dans le cadre d’un programme de soutien à la création littéraire (!)

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s’excuser d’écrire

Parfois, j’écris sur d’autres choses que le deuil et la parentalité.

Même si cet espace-ci est surtout dédié à ces thèmes, je vous partage un texte publié récemment qui porte sur la tendance qu’ont beaucoup de femmes à s’excuser de leurs propos, à l’oral mais aussi à l’écrit, même dans des espaces qui sont conçus pour parler de nos expériences. Il y est question de l’expression « désolée du roman », de la légitimité de la parole des femmes et des mères, et j’y recycle des lectures faites dans le cadre de ma maitrise (il faut bien que ça serve!)

Si le cœur vous en dit, c’est ici.

ps. l’image qui aurait dû accompagner le texte:

bilan et (dé)buts

[Directement ou indirectement, plusieurs personnes m’ont récemment amenée à réfléchir à mes objectifs de vie et à ce que j’envisage comme quotidien pour ma famille. Ce texte fait le point sur certaines de mes réflexions du moment et sort un peu du ton habituel de ce blogue, au risque de tomber dans le très mondain. Vous êtes prévenu.e.s!]

Comment savoir où sont nos limites? Où est l’espace qui nous revient, pour lequel on n’a pas besoin de se justifier? Où sont nos moments à nous, pour faire ce que l’on veut et non ce que l’on doit, pour prendre soin de soi, de sa famille, pour se prioriser?

Je me rends compte que j’ai de la difficulté à visualiser ce que je veux comme temps et comme espace pour moi comme parent — pour mes enfants — et pour moi comme personne — pour mes projets, mes envies et mes besoins.

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écrire

J’écris beaucoup ces jours-ci. Je n’écris pas grand chose ici mais j’empile les paragraphes, extraits d’entrevues après extraits d’entrevues, à partir desquelles je tente de bâtir quelque chose. Les paroles qui me parlent, tressées avec les mots d’auteur.e.s qui m’inspirent (ou à qui j’emprunte un vernis d’autorité intellectuelle!) et mes idées, aussi. J’écris ça. Ce qui devrait éventuellement devenir un mémoire, une fois que tous les morceaux collectionnés seront collés bout à bout, dans un semblant de cohérence.

Et puis j’écris dans ma tête. Des bouts de phrases qui commencent. Des anecdotes que je mets de côté, en me disant que je vais les noter. En faire un billet peut-être. Mais les jours et les mois sont courts. Les heures passent trop vite.

Dans ma tête s’accumulent ces morceaux de mes journées.

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échappé(e)

Pendant des mois, j’ai écrit à peu près tous les jours. Sur Paul. À Paul. Pour Paul. Je m’installais au clavier, souvent sans avoir trop réfléchi au sens de ce que je voulais dire, encore moins aux mots qui pourraient l’exprimer. Pendant des mois, les mots ont poussé au bout de mes doigts sans que j’ai à y penser. Je me relis de temps en temps et je m’étonne de ce qui m’habitait. Il y a une marge entre me souvenir d’avoir été démolie, et lire mes pensées, telles qu’elles se sont exprimées quotidiennement.

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combler le vide

Il y a plusieurs années de cela, j’ai eu envie d’écrire sur mes parents. Sur ma mère, d’abord. J’imaginais un travail documentaire qui me permettrait de mieux la connaître. Puis, quand peu de temps avant le décès de mon grand-père, mes grands-parents paternels ont décidé de rédiger leurs histoires de vie respectives, j’ai eu envie d’écrire pour pour que mon père ait aussi sa place dans ce récit collectif. Après la mort de Paul, j’ai écrit aussi.

Soudain, les mots m’aidaient à sculpter du sens dans la matière brute et inexplicable de ma réalité. Ils me permettaient de me réapproprier un tant soit peu le narratif de ma vie. Lire la suite