Il y a quelques semaines, j’ai senti monter en moi une impression inquiétante. L’impression de perdre le peu de contrôle que j’avais réussi à reprendre sur ma vie au cours des derniers mois. J’ai senti la peine peine enfler en moi, emplir chaque recoin de mon être avec une force que je croyais avoir maitrisée grâce au cheminement accompli depuis la mort de Paul.
Je me suis sentie replonger dans le désespoir que j’avais découvert en mars dernier, alors que je prenais plus pleinement conscience de l’énormité de la perte qui nous était tombée dessus. Je n’arrive pas à trouver les mots qui décriraient avec exactitude ce sentiment. Une impression d’asphyxier peut-être? Une asphyxie implacable, mais lente, presque douce. Comme se noyer dans de l’eau glacée, une anesthésie fatale mais presque attirante, qui invite à se laisser aller. Pourquoi combattre? Pourquoi ne pas se laisser sombrer dans cette peine? Lire la suite