J’ai tellement attendu pour enfin pouvoir prendre soin. Tout m’a manqué après la mort de Paul, et ce n’est qu’un aspect de ce qui laissait un vide dans ma vie, mais j’avais hâte de pouvoir m’occuper d’un petit. Je crois que cette envie de prendre soin était au cœur de mon désir d’avoir un enfant. Pendant les mois après le décès de Paul, je ne savais pas comment rediriger cette envie de le tenir près de moi. Au chaud. En sécurité. Je sentais son absence avec tellement d’intensité, un vide immense entre mes bras. Un vide que rien ne pouvait combler.
Aimé n’a pas remplacé Paul. C’est absolument clair pour moi.
Mais la présence d’Aimé a rempli ce vide qui m’habitait, qui m’entourait, me suivait à la trace.
Prendre soin d’Aimé, malgré les difficultés ordinaire que cela comporte, me permet de colmater cet espace creux, de contrebalancer tout ce rien qui me pesait tant. Lui donner — du temps, du lait, de l’amour — m’emplit, me comble.
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