un peu de temps

IMG_7363_Fotorje suis tombée en congé
comme tombée de ma chaise

sans travail pour rythmer mes journées
sans contrainte. sans but
sans enfant, plus que jamais
sans Paul

j’ai passé deux jours avec son cousin
bébé chronophage, comme les autres

j’ai occupé mon temps à
regarder son sourire
tenter d’imaginer celui de Paul
le voir marcher à quatre pattes
me demander si Paul pourrait déjà le suivre
me sauver un peu aussi

Paul ne régit plus mon temps

bien malgré moi
je peux choisir
quand m’en occuper
quand materner son souvenir
quand faire autre chose
pour un temps

calendrier personnel

Mon amie a partagé hier un texte magnifique et triste, The Unmothered, par Ruth Margalit. Plein d’éléments de ce texte résonnent en moi, à commencer par le fait qu’il aura été une bouée au cours de cette journée de fête des mères, qui n’avait de fête que le nom. J’ai cherché toute la journée l’écho du deuil et de la perte. Je ne l’ai pas vraiment trouvé à la marche de sensibilisation au deuil périnatal où je me suis sentie complètement déconnectée, hors de mon élément malgré la solidarité que je peux éprouver pour les autres familles endeuillées. Puis en fin de journée, ce texte. Comme une confirmation que je ne suis pas seule, pas complètement, sur cette île isolée qu’est le deuil.
“CALL MOM” said a sign the other day, and something inside me clenched. In my inbox, at work, an email waited from the New York Times: a limited offer to “treat Mom” to a free gift. It’s nothing, I tell myself. A day for advertisers. So I shrug off the sales and the offers, the cards and the flowers. I press delete. Still, I now mark Mother’s Day on my private calendar of grief. Anyone who has experienced a loss must have one of those.

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3 semaines…

C’est quoi, trois semaines? On peut séparer une vie d’adulte en tellement de tranches de trois semaines. Certaines plus mémorables — un voyage, le début d’un nouvel emploi… La plupart sont quelconques. Elles passent sans qu’on les remarque, rythmées par la routine.

Entre notre sortie de l’hôpital à la naissance de Paul et le jour où nous y sommes retournés, en urgence, il s’est écoulé exactement trois semaines.

3 semaines si courtes et si longues à la fois.
3 semaines de bonheur.
3 semaines à s’abreuver de tous les instants, à admirer notre bébé, à le sentir, à le serrer.

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