aujourd’hui

Ces derniers jours, les sentiments qui m’habitent par rapport à la maternité sont compliqués. Je me sens épuisée par la demande constante d’avoir deux enfants à la maison en tout temps en essayant en parallèle de continuer à travailler.

J’ai de la chance: je faisais déjà la majeure partie de mon travail à distance. Les chercheuses qui m’embauchent sont compréhensives et ne me mettent pas de pression même quand je n’arrive pas à accomplir les tâches prévues. J’ai de la chance: nous avons une maison spacieuse et une cour où les enfants peuvent jouer. Je me répète constamment que j’ai de la chance et pourtant, ça ne m’aide pas à me sentir mieux, à me sentir à ma place. Au contraire, je juge mes émotions négatives en me disant qu’objectivement, je ne devrais pas trouver ça aussi difficile.

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contradictions

Encore une fois, j’ai de la difficulté à articuler mes pensées, à ordonner mes émotions.

Elles sont multiples et confuses et contradictoires et compliquées.
Elles sont rejet de cette journée qui me pousse à me demander comment je vais et ce que je veux.
Elles sont attente et attentes.
Elles sont souhait de trouver un espace où me poser, où être.

Malgré ma mère qui n’est pas là, avec qui je ne peux discuter, réfléchir, rêver, à qui je ne peux poser de questions. Malgré cette journée qui me rappelle que je ne peux plus créer de souvenirs d’elle, de nous, qu’elle ne sera jamais à mes côtés pour accueillir ses petits-enfants dans le monde, qu’elle ne s’émerveillera jamais devant leurs progrès et leurs exploits.

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calendrier personnel

Mon amie a partagé hier un texte magnifique et triste, The Unmothered, par Ruth Margalit. Plein d’éléments de ce texte résonnent en moi, à commencer par le fait qu’il aura été une bouée au cours de cette journée de fête des mères, qui n’avait de fête que le nom. J’ai cherché toute la journée l’écho du deuil et de la perte. Je ne l’ai pas vraiment trouvé à la marche de sensibilisation au deuil périnatal où je me suis sentie complètement déconnectée, hors de mon élément malgré la solidarité que je peux éprouver pour les autres familles endeuillées. Puis en fin de journée, ce texte. Comme une confirmation que je ne suis pas seule, pas complètement, sur cette île isolée qu’est le deuil.
“CALL MOM” said a sign the other day, and something inside me clenched. In my inbox, at work, an email waited from the New York Times: a limited offer to “treat Mom” to a free gift. It’s nothing, I tell myself. A day for advertisers. So I shrug off the sales and the offers, the cards and the flowers. I press delete. Still, I now mark Mother’s Day on my private calendar of grief. Anyone who has experienced a loss must have one of those.

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