J’avais tout juste 18 ans quand j’ai dû aller dans une coopérative funéraire pour choisir un cercueil pour mon père qui venait de mourir. L’expérience a été déprimante, à cause du contexte évidemment, mais aussi parce que dans ces instants, la mort semblait réduite à une transaction, et parce que toutes ces boîtes chargées de fioritures me semblaient tristes et laides. Elles ne ressemblaient pas à mon père, à l’idée que je me faisais de lui. À l’époque, je n’ai pas su dire que ça me dérangeait, je n’ai pas pu faire autrement.
Je ne sais pas si j’avais parlé de cette expérience à mon amie, ou si ce sont les années d’amitié partagée qui lui ont permis de savoir que je ne voudrais pas que Paul repose dans une urne industrielle et impersonnelle. Avant que j’aie eu le temps de me sentir frustrée par les options proposées par le salon funéraire, elle avait dégoté et noté pour moi des références d’urnes artisanales. (Dans l’état où j’étais, je ne crois pas que j’aurais pensé à chercher). Lire la suite