capture your grief 1/2

J’ai passé la journée à combattre des nausées que je n’ai pas connues en attendant Paul. J’essaie de relativiser cet inconfort en me répétant que « si tout va bien… » ce n’est qu’une étape à passer, qu’un signe de la petite lentille. La promesse que peut-être, au mois de mai, nous aurons la chance d’accueillir un bébé.

Mais penser à un bébé, c’est encore, pour moi, penser à Paul. Ces heures passées étendue dans le lit à combattre les maux de coeur font remonter en moi des images de lui, son visage, la sensation enivrante de sentir sa peau si douce du bout de mes doigts ou de coller ma joue contre la sienne. Lire la suite

fierté

Je viens de passer quelques jours à Montréal et à Toronto. Un court voyage visant d’abord à encrer dans ma peau une marque du petit marcassin, n’ayant demandé qu’une organisation très minimale. C’était simple et agréable. Du temps passé à explorer des horizons (plus ou moins) nouveaux en bonne compagnie. J’en ai profité, malgré la fatigue qui continue de me peser. Et surtout, malgré l’arrière-goût d’anormalité qui teinte tout ce que je fais. Je ne devrais pas être là, à assister à une pièce de théâtre au milieu de l’après-midi, seule dans une ville loin de chez moi. Je devrais être à la maison avec mon bébé ou en train de vivre une première expérience de camping ou de baignade avec lui. À la place, je dispose de toute cette liberté de mouvement dont je ne veux plus.
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