Je n’ai pas de médecin de famille. Je suis sur une vague liste d’attente mais je ne retiens pas mon souffle. Et puis j’ai l’immense chance d’être — jusque là — en bonne santé, alors je préfère qu’un-e autre ait cette place convoitée. En attendant, je ne sais donc pas trop à quoi ça ressemble, la relation qu’on peut entretenir avec un-e médecin qu’on a toujours connu.
Je n’ai pas de médecin, mais j’ai une dentiste. J’ai toujours été suivie par la même personne, depuis mon tout premier rendez-vous quand j’avais cinq ans, jusqu’à avant-hier matin.
Je n’ai pas de sentiment particulier à son égard, mais j’avoue que j’aime bien le fait que sa réceptionniste semble toujours me reconnaitre, que les assistantes et hygiénistes dentaires me demandent de mes nouvelles — même si c’est difficile de répondre avec une main dans ma bouche et un crochet qui me gratte une dent. Pareil pour la dentiste qui semble toujours savoir à peu près où j’en suis dans la vie. Soit elles ont toutes une excellente mémoire, soit il y a des notes assez précises dans leurs dossiers et elles révisent avant de recevoir chaque patient-e.