Quand on a appris que notre bébé d’été avait la trisomie, ça a d’abord semblé être une mauvaise nouvelle. Il faut dire que c’est comme ça que les professionnel.le.s de la santé présentent la possibilité d’un diagnostic de trisomie. On a eu la chance de ne pas recevoir de commentaires particulièrement blessants ou de faire face à la remise en question de notre choix de poursuivre la grossesse après avoir reçu les résultats du test d’ADN fœtal, mais tout de même. Quand ma sage-femme m’a téléphoné pour m’annoncer les résultats du test de dépistage de la trisomie que j’avais passé au premier trimestre, il me semble qu’elle a ouvert avec les termes « mauvaise nouvelle ». Ou peut-être pas. Peut-être que c’est la peur et l’incrédulité que j’ai d’abord ressenties qui ont ajouté ces mots à mon souvenir. Le généticien que nous avons rencontré pour comprendre les possibilités de tests qui s’offraient à nous insistait pour nous dire qu’on avait plus de chances d’être « rassuré.e.s » par des résultats négatifs que de recevoir un diagnostic.
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l’essentiel et le reste
Paul est né au début du mois de janvier, dans un coin du monde où il fait froid, pendant un hiver particulièrement rigoureux. Quand nous quittons l’hôpital, trois jours après sa naissance, il fait un froid mordant, le sol est glissant et accidenté, la glace est figée sur les trottoirs. Les routes sont enneigées et cahoteuses, me rappelant à chaque soubresaut de la voiture la cicatrice au bas de mon ventre, celle que j’essaie d’oublier parce qu’elle m’évoque ce que je considère comme un échec, cette césarienne que je voulais tellement éviter.
Dans les jours qui suivent, j’attends impatiemment de pouvoir sortir dehors. Ça fait plus d’une semaine que je suis à l’intérieur et l’air frais me manque, mais la météo s’acharne sur notre cas. Après le froid, c’est le déluge de pluie verglaçante, puis le retour du gel, rendant les trottoirs et les rues impraticables. Les sages-femmes en visite pour faire le suivi avec Paul doivent s’accrocher l’une à l’autre pour parcourir les quelques mètres entre leur voiture et notre porte d’entrée. Lire la suite