son frère

** Je publie ce texte non sans avoir hésité et réfléchi à ce que ça implique de partager des bouts de la vie d’Aimé. Il est petit encore pour m’aider à prendre la décision de partager ou non ses pensées, mais je ne prends pas son droit à la vie privée moins au sérieux pour autant. Je publie en sachant que je fais peut-être une erreur que je devrai éventuellement corriger.

L’été dernier, quand Aimé avait deux ans et des poussières, je me demandais si nous devions nous inquiéter du développement de son langage. Patrice avait confiance que tout était normal, j’essayais de me convaincre que chaque enfant développe ses différentes aptitudes à son propre rythme. Je ne m’étais pas inquiétée quand Aimé avait fait différents apprentissages un peu plus tôt que prévu, je tentais donc de relativiser. Pourtant, j’avais de la difficulté à ne pas comparer Aimé à d’autres enfants, j’avais de la difficulté à ne pas m’inquiéter.

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ton frère

mon Paul,

Il y a des instants où je pense à toi avec sérénité, d’autres où la tristesse prend le dessus, et la colère parfois. Il y a des rappels inattendus de ta vie dans mon quotidien, et d’autres plus convenus. Normaux, presque.

Comme ton frère qui dort, le corps dans un abandon total, les lèvres entrouvertes. Dans ces moments vos visages se confondent dans mon esprit, bébés emmitouflés en ces mois hivernaux. L’été dernier, ton papa disait à la blague à Aimé qu’il allait être surpris quand le temps froid allait revenir, lui qui ne connaissait le Québec que comme un climat « tropical ».

Toi, tu n’as connu que le froid mordant de janvier. Lire la suite